"Depuis, j'ai
toujours aimé le travail à l'aiguille,
et c'est
pour moi une récréation où je me passionne
quelquefois jusqu'à la fièvre.
J'ai souvent
entendu dire à des femmes de talent
que les travaux du
ménage, et ceux de l'aiguille particulièrement,
étaient abrutissants, insipides,
et faisaient partie de
l'esclavage
auquel on a condamné notre sexe.
Je n'ai pas
de goût pour la théorie de l'esclavage,
mais je nie
que ces travaux en soient une conséquence.
Il m'a toujours
semblé qu'ils avaient pour nous
un attrait naturel, invincible,
puisque je l'ai ressenti
à toutes les époques de
ma vie,
et qu'ils ont calmé parfois en moi
de grandes agitations
d'esprit.
Leur influence n'est abrutissante
que pour celles qui les dédaignent
et qui ne savent pas chercher ce qui se trouve dans tout :
le
bien-faire."
[George Sand Histoire de ma vie, IV, ch. 9.]
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